Mien et sa Maitresse

Parallèlement à ma condition d'esclave, je dois aussi assumer ma condition de chevalier-servant.
Ma Reine y est très attachée, notamment quant à toutes les valeurs symboliques que cela peut induire : galanterie, amour courtois, chevallerie, etc...
C'est un rôle très difficile à tenir, parce qu'il ne suffit plus ici d'ouvrir la porte pour que la Dame n'ait pas cet effort à produire, mais bien de savoir montrer à la fois assez de déférence et de respect, ainsi que d'amour et de soumission, pour que ma Reine n'ait ni à faire l'effort, ni à penser que je le fais par habitude, mais par volonté de lui plaire. C'est bien là le problème de ce genre de symbolique : à appliquer systématiquement certains principes, on en oublie leur raison d'être.

Mais revenons à la base. Qu'est-ce qu'un chevalier-servant me demanderez-vous (faites pas les timides !) ?
Hahaaa ! Très bonne question, merci de l'avoir posée. Un chevalier-servant, c'est l'extraordinaire paradoxe du dominant dominé : un type bardé de métal, avec une grande épée, qui met toute sa brute force et son maigre cerveau au service d'une femme représentant elle-même la fragilité. En gros, celui qui a le "pouvoir", au sens le plus physique possible, se soumet à une personne qui n'en a aucun (rappelons qu'en littérature, la femme dans l'amour courtois est loin d'être une manipulatrice, elle est plutôt amatrice de poèmes à l'eau de rose), pour une raison toute invraisemblable : l'amour. Bah ! Et voilà, paf, techniquement, le premier échange de pouvoir érotique en tant que genre littéraire, et on apprend ça à vos mômes à l'école. Tout va d'travers ma pauv' dame. Y'a pu d'saison.

Pour en revenir au sujet, la condition de chevalier-servant implique d'être à la fois chevalier, et serviteur (d'où le nom, malin !).
Chevalier : fort, protecteur, défenseur, mais aussi juste et loyal.
Serviteur : diligent, attentionné, galant, prévenant.
Mais pas que !
A cela il faut rajouter, comme cela a été dit plus haut, une bonne dose de galanterie, et d'amour courtois.
Galanterie : privilégier le confort de ma Reine au mien, lui rappeler ses qualités, et sa beauté
Amour courtois : savoir dire des mots doux, la séduire souvent, apprendre à la connaître parfaitement.

En rédigeant tout cela, je m'amuse de constater que ces définitions me paraissent assez proches de ce qu'attend toute femme dite moderne de son homme. Peut-être cela est-il exacerbé quand comme moi on a choisi ce statut de soumis, où chaque écart va être noté, et commenté, voire puni, par ma Souveraine. L'idée étant de tendre vers l'homme idéal pour ma Reine, je fais mon possible, à 1000km de distance, pour être le chevalier-servant qu'elle souhaite. Ca n'est vraiment pas toujours simple... La perfection n'étant pas de ce monde, je suis parfois découragé par l'ampleur de la tâche, et le niveau d'exigence de ma Reine. Heureusement, elle sait parfaitement me remettre dans le droit chemin et m'aider à retrouver un bon comportement, quand d'aventure je m'égare et fais des choix discutables, ou ai des mots fâcheux... Merci ma Souveraine...
Mer 10 sep 2008 5 commentaires
Très bel article.
Merci mon amour !
*petites étoiles dans les yeux*
Maîtresse - le 11/09/2008 à 19h55

Il ne faut pas par contre passer les cordes à quelqu'un qui les a déjà!!!

Et un chevalier, c'est juste et loyal au yeux de QUI? Question de comprendre!

AMBRE - le 12/09/2008 à 16h53

y a t'il un féminin à chevalier-servant ?
A mon Maître, je dis des mots doux, suis pleine de prévenance (en tout cas, j'essaie), et tout et tout comme Mien... suis-je une chevalière-servante ?

opus - le 12/09/2008 à 16h55
@ Ambre : j'avoue n'avoir pas bien saisi au sujet des cordes... Si vous pouviez développer ? Quant au sens de la justice et à la loyauté du chevalier-servant, ils sont bien évidemment dévoués à la Dame, en l'occurrence ma Reine (loyal en actes et en pensées, et juste au sujet de ce que je demande à ma Dame : elle ne peut pas être partout, c'est à moi de veiller à ne pas lui demander trop), mais pas seulement, puisqu'il est important de rester fidèle à ses propres convictions intimes, qui font de nous ce que nous sommes, et d'être justes à l'égard de notre prochain.
Mien - le 12/09/2008 à 19h28
@ Opus : difficile question. La chevalerie, historiquement, est très masculine, et la légendaire Jeanne d'Arc, si elle est tolérée dans les rangs de l'armée, dut faire plusieurs fois preuve de sa virginité... Ce que je ne vous souhaite pas ^^. Chevalière-servante ne me semble pas une bonne piste. Cherchez peut-être davantage du côté de guerrières mythiques, telles les amazones. Ajoutez-y un adjectif antinomique, par exemple "aimante", saupoudrez d'un trait d'union, et devenez aimante-amazone, ou amante-amazone...
La notion de service disparait, je vous le concède, mais vous gagnez en glamour. Alors ?
Mien - le 12/09/2008 à 19h33