Mien et sa Maitresse

Dans mon dernier article il apparaissait que finalement, je ne me connaissais pas aussi bien que ce que je pensais. Je me suis prise une jolie gifle, complètement prise au dépourvu, et je me rends compte d'un gros hiatus entre ce que je pensais être, une vision un peu trop idéalisée de moi-même et une part d'ombre refoulée.

Mon plus gros problème dans la découverte de cette part d'ombre est que le décalage avec que ce que pensais être est très prononcé. Et que certains mots très forts qui me font bondir sont probablement désormais des étiquettes que l'on pourrait vouloir me coller et que je n'assume pas.

On peut parler, par exemple de violence gratuite, de sadisme et de perversion.

Sauf que, à force de retourner les choses dans ma tête, j'arrive à les réfuter. Pas dans le but de ne pas les assumer mais de les accepter différemment :

La violence gratuite : Voila bien quelque chose que je ne peux ni ne veux cautionner. Ca tombe bien, je n'ai pas à le faire. A partir du moment où les actes en question sont effectués dans le but d'apporter une forme de plaisir à Mien, ce n'est plus gratuit. Et Mien a eu des mots très justes à ce sujet-là, ce qui m'a fait énormément de bien. Donc, violence oui, mais pas gratuite. C'est peut être une nuance, mais à mes yeux elle a une très grande importance.

Sadisme : dans le précédent article je parlais de sadisme pathologique, évidemment ça ne me concerne pas. Si on parle de sadisme-ludique, alors l'idée fait son chemin et peut-être que ce sera un jour un étiquette que j'accepterais, ou même que je revendiquerais...

Perversion : Il y a deux définitions, la première celle de Krafft-Ebing qui définit comme perverse toute pratique sexuelle n'ayant pour but la procréation. Et je dois dire que cette définition-là elle fait sourire beaucoup de monde aujourd'hui et tant mieux ! On ne jugera pas un homme ou une femme perverse sous prétexte qu'ils apprécient le sexe oral. La deuxième définition, qui est retenue par les thérapeutes de nos jours, c'est que ne peut être considéré comme perversion une pratique qui est la condition sine qua non de l'excitation sexuelle et de l'orgasme. Si le sujet est capable de ressentir du plaisir autrement, il ne s'agit plus d'une pratique perverse, mais d'une pratique déviante. Et ça, je peux vivre avec ^^

Une autre chose qui me posait souci dans le fait d'ajouter des jeux SM dans notre relation hors cadre de punition c'était la notion de justice.
Et j'y suis très attachée.
C'est à dire que je tien à être une "bonne" Maîtresse pour Mien. A mes yeux ça veut dire, sévère mais juste. Si je le cravache alors qu'il n'a rien fait de mal, cette notion de justice me semble bafouée et je ne suis plus à l'aise dans mes basket (à talons aiguille) de Maîtresse...

Mais voilà, un autre pendant dans la notion de justice c'est que ce sont des jeux qui font envie à Mien. Il pourra se récrier autant qu'il voudra, dire que ce n'est pas grave si on n'explore pas tout cet éventail tout de suite, et que si c'était jamais, ça ne pèserait pas bien lourd... Sauf que... S'il fait l'effort d'être le meilleur esclave possible pour moi. S'il assume pleinement sa soumission, là pour le coup ce serait franchement injuste qu'il ait une Maîtresse qui n'assume pas sa part d'ombre.

Tout ça pour en arriver au fait qu'une bonne Maîtresse, et une Maîtresse juste qui accepte les jeux SM ça n'a été antinomique que dans ma tête. Il suffit juste de clairement différencier les deux. Je pense que la cravache par punition va être quelque chose de très intense, très violent et très court, juste pour lui passer l'envie de réitérer sa faute, alors que la cravache par jeu, ça peut passer par tous les stades de caresses, petits coups légers, grandes claques cinglantes... En vérifiant toujours que ce soit bien un jeu de plaisir et non autre chose.

Et puis... Ma cravache étant portée disparue... Il y a plein d'autres accessoires qui peuvent être utilisés, uniquement pour jouer.

En tout cas, je me sens beaucoup plus en paix avec moi-même et ça fait du bien !
Dim 21 sep 2008 1 commentaire
*ronronne*
Merci ma Reine de tant faire pour nous... Je sais que toute cette réflexion a été intense et difficile, et qu'elle a suscité des moments de doute et plus ou moins d'angoisse. Je suis heureux de lire que vous semblez plus en paix à ce sujet. Heureux aussi de voir à quel point nous sommes en adéquation sur le fond, et sur la forme...

J'apporte juste une petite précision, concernant la notion de punition. La punition, par définition, vient sanctionner un manquement à une de vos règles, ou à un ordre. Or, cela vous contrarie, voire vous met en colère, vous êtes mécontente de moi. Recevoir la punition, quelle qu'elle soit (elle doit être à mesure de la faute bien sûr), me permet d'obtenir un pardon de votre part, je suis en quelque sorte absout. Mais aussi, vous, de votre côté, abandonnez toute rancoeur quand la punition est terminée. C'est cela, absolution et pardon, qui différencie la punition, quand bien même elle prendrait la même forme qu'un jeu.
Et songez simplement au regard que vous portez sur moi quand vous êtes mécontente, ou au contraire quand vous êtes d'humeur joueuse... Tout est là.
La Cravache, qu'elle punisse ou qu'elle joue, reste la Cravache. C'est ce que vous y mettez qui distingue la manière dont je la reçois...
Mien - le 21/09/2008 à 21h17
Oui, c'est tout à fait ça mon amour au sujet de la punition, mais j'avais peur d'un digression en ajoutant cette définition a mon article.
Ca me fais néanmoins plaisir que tu l'aies noté.
Et je t'aime.
Mien