Mon esclave souhaite me servir, il veut même être dressé à être, selon mes critères et nul autre, le meilleur homme possible.

Je dois donc faire de lui cet homme meilleur, et l’aider à s’approcher le plus possible d’un « Mien Idéal ».

Bien.

Je m’en sens capable.

Je sais ce que je veux.

Mais quand mon esclave demande à être dressé selon des critères qui ne sont pas ceux que j’ai choisis les choses se compliquent.

Et nous en arrivons à la situation actuelle vis-à-vis de la cigarette.

Je fume.

Mien ne veut pas passer de fumeur occasionnel à addict.

C’est tout à son honneur.

Il a raison.

Sauf que… J’ai un gros problème d’éthique. J’ai beaucoup de mal à dire « fais ce que je dis et pas ce que je fais ».

Je peux être très dure et exigeante avec Mien, parce que je commence à appliquer la même rigueur à moi-même.

Et là, cette notion de piédestal comme nous l’avons défini dans les serments ne s’applique pas.

Je me sentais vraiment bancale. Mais Mien a réussi à me faire entendre que certains privilèges pouvaient m’être réservés et que la cigarette pouvait en faire partie…

Soit.

Il m’a donc demandé de l’aider à enrayer cette mauvaise habitude naissante avant qu’elle en devienne vraiment une en le punissant à chaque manquement.

J’ai donc choisi une punition.

5 pompes par cigarette.

Il n’a pas l’habitude de faire des pompes, il déteste ça.

Donc oui, c’est vraiment une punition.

A chaque fois qu’il en fait, il a des courbatures le lendemain voire le surlendemain, ce qui est un aspect de la punition que j’apprécie, elle se rappelle à son bon souvenir en mon absence.

Sauf que, sauf que…

Mien n’est pas satisfait.

La distance entre la faute et la punition effective est trop grande.

Il se dit à quoi bon, je ne suis plus à 5 près, et il craque…

Donc, il se dit que la punition n’est pas adaptée, il aimerait qu’on en change parce que l’effet n’est pas assez dissuasif.

Mais toujours est-il que Mien est n’est pas capable de faire plus de 30 pompes d’affilée…

Donc la punition est amplement assez lourde puisqu’il n’arrive pas à l’effectuer en une fois quand on se retrouve.

Je ne sais que penser du : ce n’est pas une punition assez lourde pour être dissuasive, et du fait qu’elle est trop lourde pour être effectuée au moment où je le décide.

Et cette fois-ci je me suis donné un peu de temps pour réfléchir à la punition, puisqu’il voulait qu’on en change…

Résultat :

Mien n’est pas satisfait parce qu’il n’a pas effectué sa punition.

Mien n’est pas satisfait parce qu’il sait qu’il va probablement récidiver.

Mien n’est pas satisfait parce que, de son point de vue il faudrait changer de punition.

Mien n’est pas satisfait.

Mais moi, je ne suis pas satisfaite non plus.

Je ne suis pas satisfaite parce que j’ai du mettre en place un système de punition pour Mien alors que l’initiative ne vient pas de moi.

Je ne suis pas satisfaite parce que la punition est trop lourde et pas assez lourde en même temps (joli paradoxe pour une punition).

Je ne suis pas satisfaite parce que quels que soit les efforts que j’ai déployés, Mien n’est pas satisfait.

Je ne suis pas satisfaite parce que j’ai l’impression dans ce cas précis d’être bien plus au service de mon esclave que le contraire.